‟ Tout a commencé lorsque j’avais l’âge de 6 ans. Je venais presque chaque année en Tunisie avec mes parents et un lien particulier commençait à se nouer avec ce si beau pays.

On attendait jour après jour les vacances d’été pour enfin rejoindre ce havre de paix.

À l’école, on nous parlait de la Tunisie, et ça me donnait des frissons. J’avais à chaque fois l’impression de m’évader en classe dans mes vacances d’été. L’odeur du jasmin, de la fleur d’oranger ou du Ambre n’ont depuis jamais quitté mes narines.

Une fois maman, mon but ultime était de transmettre cet amour inconditionnel de la Tunisie à ma fille.

Un peu plus tard, la révolution tunisienne était là. Ceci ne m’a pas dissuadé à me détacher de la Tunisie. J’ai même décidé d’y déménager bien que dans les médias, on parlait d’insécurité, de crise économique et politique.

Mes amis ou ma famille ont beau essayer de me convaincre de rester en France et de me faire comprendre que je m’exposais à un danger imminent en y allant. Par contre j’étais certaine du contraire.

Le jour J, j’embarquais en voiture pour la Tunisie avec ma fille, mes deux chiens et quelques affaires.

Dès mon arrivée à Tunis, plus précisément au port de la Goulette, j’ai été bien accueillie. À mes yeux, la Tunisie n’avait pas changé, toujours les mêmes personnes chaleureuses, toujours le beau temps… j’étais certaine que ma famille avait tort et ça c’est enfin confirmé.

Je prenais possession d’une belle demeure d’architecte à Mutuelle Ville, on était tous bien installés… même les chiens étaient épanouis dans le jardin et ils avaient déjà fait connaissance avec un chat. J’avais l’impression d’être en vacances toute l’année.

J’y suis restée toute une année, et pendant cette année, j’ai ressenti beaucoup d’amour de la part du peuple Tunisien. J’ai ainsi compris que même si les tunisiens n’avaient pas forcement tous les moyens, la porte de l’entraide était toujours grande ouverte.

J’ai voyagé dans pas mal de pays dans le monde et ce sentiment, je n’ai pu le trouver ailleurs sauf en Tunisie. J’ai toujours eu l’impression d’être chez moi.

J’aime la France mais Je me sens beaucoup plus en sécurité en Tunisie malgré ce qu’on a tendance à dire dans les medias.

Mon retour en France n’a rien à voir avec la situation de la Tunisie, j’ai même pris Philippe avec moi, le chat qui était devenu copain avec la famille entière, et que mes amis Tunisiens appelaient Miloud.

La Tunisie et moi c’est une grande histoire d’amour… et ce n’est pas prêt de s’arrêter aussitôt. Je reviendrai bientôt… ″

Rédigé par Mehdi Ben Salem